Vous êtes propriétaire d’un bien en copropriété ? La gestion de votre budget inclut le paiement régulier des charges de copropriété. Mais saviez-vous que certaines de ces dépenses, essentielles au bon fonctionnement de l’immeuble, peuvent potentiellement être déduites de vos impôts, allégeant ainsi votre charge fiscale annuelle ? Comprendre les règles précises qui régissent la déductibilité de ces charges est crucial pour optimiser votre situation financière et réaliser des économies significatives.
La question de la déduction des charges de copropriété, souvent mal appréhendée, est fréquemment source de confusion pour les propriétaires. Il est donc primordial de distinguer clairement les situations spécifiques où cette déduction est autorisée par l’administration fiscale de celles où elle ne l’est pas. En règle générale, et c’est un point important à retenir, pour les propriétaires occupants, c’est-à-dire ceux qui résident dans le logement, la déduction des charges de copropriété n’est pas possible. Cependant, des exceptions, bien que rares, existent. Pour les propriétaires bailleurs, ceux qui mettent leur bien en location et perçoivent des revenus fonciers, la situation est fondamentalement différente et des possibilités de déduction existent bel et bien, mais sous des conditions spécifiques que nous allons détailler. Explorons ensemble ces nuances essentielles pour une gestion optimale de votre patrimoine immobilier.
Propriétaires bailleurs : déduction des charges de copropriété sous conditions spécifiques
La possibilité de déduire les charges de copropriété de vos impôts est une opportunité principalement offerte aux propriétaires bailleurs, également appelés investisseurs locatifs, c’est-à-dire ceux qui louent leur bien immobilier et en tirent des revenus. Le principe général, qui sous-tend cette déduction, est que les charges de copropriété sont considérées comme des dépenses directement liées à la gestion courante et à l’entretien du bien mis en location. Par conséquent, ces dépenses peuvent légitimement venir diminuer le montant imposable de vos revenus fonciers, réduisant ainsi l’impôt que vous devez payer. La nature précise du régime fiscal que vous choisissez d’adopter influence grandement votre capacité à déduire ou non ces charges, d’où l’importance d’un choix éclairé.
Régime fiscal : micro-foncier vs. réel, un choix déterminant
Le choix du régime fiscal est une étape cruciale et déterminante pour tout propriétaire bailleur souhaitant optimiser sa fiscalité. Deux options principales, présentant des avantages et des inconvénients spécifiques, s’offrent à vous : le régime micro-foncier, caractérisé par sa simplicité, et le régime réel, offrant une plus grande flexibilité mais impliquant des obligations déclaratives plus importantes. Chaque régime possède ses propres règles, ses propres conditions d’éligibilité et des modalités de calcul de l’impôt différentes. Le régime le plus avantageux pour vous dépendra in fine de votre situation personnelle, du montant de vos revenus locatifs et, surtout, du montant de vos charges déductibles.
Micro-foncier : simplicité et forfait, un compromis à évaluer
Le régime micro-foncier est un régime fiscal simplifié, conçu pour faciliter les démarches déclaratives des propriétaires bailleurs dont les revenus fonciers bruts annuels, c’est-à-dire avant toute déduction de charges, ne dépassent pas 15 000 euros. Ce régime offre une grande simplicité administrative, un atout indéniable pour les investisseurs débutants ou ceux qui ne souhaitent pas s’encombrer de calculs complexes. Cependant, cette simplicité a un prix : le régime micro-foncier implique un abattement forfaitaire de 30% pour charges. Cela signifie concrètement que vous ne pouvez pas déduire les charges de copropriété réellement payées, ni aucune autre charge d’ailleurs. L’administration fiscale applique automatiquement cet abattement de 30% sur vos revenus locatifs bruts pour tenir compte forfaitairement des charges que vous avez supportées.
Prenons un exemple concret pour illustrer ce point. Dans le cadre du régime micro-foncier, même si vos charges de copropriété s’élèvent à 5 000 euros par an, et que vos revenus locatifs bruts sont de 12 000 euros, vous ne pourrez pas déduire ce montant de 5 000 euros. L’abattement forfaitaire de 30% sera automatiquement appliqué, soit un abattement de 3 600 euros (30% de 12 000 euros). Vos revenus imposables seront donc de 8 400 euros (12 000 euros – 3 600 euros). Il est donc clair que le régime micro-foncier peut s’avérer désavantageux si le montant de vos charges réelles, notamment les charges de copropriété, dépasse significativement le forfait de 30%. Dans ce cas, opter pour le régime réel pourrait être une solution plus judicieuse.
Régime réel : précision et déduction des charges réelles, un choix stratégique
Le régime réel est, quant à lui, accessible à tous les propriétaires bailleurs, quelle que soit l’importance de leurs revenus locatifs. Il est d’ailleurs obligatoire si vos revenus locatifs bruts annuels dépassent le seuil de 15 000 euros. Mais vous pouvez également opter volontairement pour le régime réel, même si vos revenus sont inférieurs à 15 000 euros, si vous estimez que cela est plus avantageux pour vous, notamment si vos charges sont importantes. L’option pour le régime réel est valable pour une durée minimale de deux ans et est ensuite reconductible tacitement d’année en année. Avec le régime réel, contrairement au régime micro-foncier, vous avez la possibilité de déduire les charges de copropriété réellement payées, ainsi que toutes les autres charges déductibles, dans les limites fixées par la loi.
Le régime réel offre plusieurs avantages significatifs, notamment la possibilité de déduire les charges même en cas de vacance locative, c’est-à-dire lorsque votre bien est inoccupé et ne génère pas de revenus. Par exemple, si votre bien est inoccupé pendant plusieurs mois en raison de travaux ou d’une recherche de locataire, vous pouvez quand même déduire les charges de copropriété afférentes à cette période. Autre avantage : la possibilité de déduire l’intégralité des frais de gestion, y compris les honoraires de l’agence immobilière qui gère votre bien. Cependant, il est important de noter que les formalités déclaratives sont plus complexes qu’avec le régime micro-foncier. Il est donc souvent conseillé, surtout si vous n’êtes pas familier avec les règles fiscales, de se faire accompagner par un expert-comptable ou un conseiller fiscal pour optimiser votre déclaration et éviter les erreurs.
Détail des charges de copropriété déductibles : bien identifier les dépenses
Sous le régime réel, il est absolument crucial de bien identifier les charges de copropriété que vous pouvez déduire de vos revenus fonciers. Toutes les dépenses ne sont pas éligibles à la déduction fiscale, et certaines sont expressément exclues par la législation. Il existe des catégories spécifiques de dépenses considérées comme déductibles, à condition qu’elles soient justifiées et qu’elles répondent à certains critères. Voici les principales catégories de charges déductibles :
- **Dépenses courantes d’entretien et de réparation (4 500€ en 2023 pour cet immeuble) :** Ces dépenses sont liées au maintien en état du bien et des parties communes, garantissant ainsi sa pérennité et son bon fonctionnement.
- **Dépenses d’amélioration (1 200€ déductibles pour ce propriétaire) :** Ces dépenses visent à améliorer le confort, la fonctionnalité ou la performance énergétique du bien, augmentant ainsi sa valeur locative.
- **Frais d’administration de la copropriété (750€ pour l’assurance de cet appartement) :** Il s’agit des frais liés à la gestion courante de la copropriété, assurant son bon fonctionnement administratif et financier.
Dépenses courantes d’entretien et de réparation : maintien en état du bien
Les dépenses courantes d’entretien et de réparation comprennent notamment l’entretien régulier des parties communes de l’immeuble, comme le nettoyage des escaliers, l’entretien des espaces verts ou l’éclairage des couloirs. Elles incluent également les petits travaux de réparation des parties communes et privatives, comme la réparation d’une fuite d’eau dans votre appartement, le remplacement d’une vitre cassée ou la réparation d’un interphone défectueux. Les frais de gestion courante, tels que les honoraires versés au syndic de copropriété pour la gestion de l’immeuble, sont également déductibles. Par exemple, si le syndic facture 1 200 euros d’honoraires par an, ce montant est entièrement déductible de vos revenus fonciers, à condition de pouvoir le justifier avec les factures et les relevés de charges.
Dépenses d’amélioration : augmentation de la valeur locative
Attention, il est crucial de bien distinguer les dépenses d’amélioration des dépenses de construction, de reconstruction ou d’agrandissement, qui, elles, ne sont pas déductibles de vos revenus fonciers. Les dépenses d’amélioration doivent apporter un confort nouveau, améliorer l’usage des parties communes ou privatives, ou augmenter la performance énergétique du logement. Par exemple, l’installation d’un ascenseur dans un immeuble qui n’en possédait pas auparavant est considérée comme une dépense d’amélioration déductible. De même, la rénovation des parties communes pour améliorer le confort des occupants, comme le remplacement des revêtements de sol, la modernisation de l’éclairage ou l’installation d’un système de chauffage plus performant, est également déductible. Cependant, la construction d’une nouvelle pièce ou l’agrandissement de la surface habitable ne sont pas considérés comme des dépenses d’amélioration et ne peuvent donc pas être déduits.
Frais d’administration de la copropriété : gestion courante de l’immeuble
Les frais d’administration de la copropriété comprennent notamment l’assurance de l’immeuble contre les différents risques (incendie, dégâts des eaux, responsabilité civile, etc.). Ils incluent également les frais de procédure contentieuse, par exemple si la copropriété engage une action en justice contre un copropriétaire défaillant pour non-paiement de ses charges. Ces frais sont généralement répartis entre les copropriétaires en fonction de leur quote-part des parties communes, telle qu’elle est définie dans le règlement de copropriété. Par exemple, si votre quote-part est de 10% et que les frais de procédure s’élèvent à 5 000 euros, vous pourrez déduire 500 euros de vos revenus fonciers, à condition de pouvoir justifier ces dépenses avec les relevés de charges et les factures correspondantes.
Provision pour charges : régularisation annuelle obligatoire
Le mécanisme de la provision pour charges implique que vous versez régulièrement des sommes au syndic de copropriété, généralement mensuellement ou trimestriellement, pour anticiper les dépenses courantes de la copropriété. Cependant, il est important de noter que ce n’est pas la provision initiale que vous versez qui est déductible de vos revenus fonciers, mais la régularisation des charges intervenue en fin d’année. En effet, en fin d’année, le syndic établit un décompte précis des charges réelles de la copropriété et ajuste les provisions versées par chaque copropriétaire. Si vous avez versé trop de provisions par rapport à votre quote-part des charges réelles, vous serez remboursé du trop-perçu. A l’inverse, si vous n’avez pas versé suffisamment de provisions, vous devrez compléter le montant dû. C’est donc le montant de cette régularisation, qu’il soit positif ou négatif, qui est déductible de vos revenus fonciers.
Charges de copropriété non déductibles : les dépenses exclues
Certaines charges de copropriété sont expressément considérées comme non déductibles de vos revenus fonciers par l’administration fiscale. Il est donc essentiel de les identifier clairement pour éviter les erreurs dans votre déclaration et vous prémunir contre un éventuel redressement fiscal. Les travaux de construction, de reconstruction ou d’agrandissement de l’immeuble sont systématiquement exclus de la déduction. De même, les charges dites « récupérables » sur le locataire ne sont pas déductibles. Ces charges sont celles que vous pouvez facturer à votre locataire en complément du loyer, comme par exemple la taxe d’enlèvement des ordures ménagères, une partie des charges de chauffage collectif ou encore les frais d’entretien des parties communes.
Il est essentiel de faire le lien entre ces charges non déductibles et la déclaration de vos revenus fonciers. Le formulaire 2044, que vous devez utiliser pour déclarer vos revenus fonciers au régime réel, prévoit des rubriques spécifiques pour déclarer les charges déductibles et les charges non déductibles. Remplir correctement ce formulaire, en distinguant soigneusement les différentes catégories de dépenses, est donc absolument essentiel pour calculer le résultat imposable de vos revenus fonciers avec précision et éviter ainsi les redressements fiscaux. Par exemple, une dépense de 2000 euros engagée pour la construction d’une véranda sur votre balcon, bien qu’elle puisse améliorer le confort de votre logement et augmenter sa valeur, ne pourra pas être déduite de vos revenus fonciers, car elle est considérée comme une dépense de construction.
Focus sur le fonds de travaux de la loi ALUR : un cas particulier
Le fonds de travaux, rendu obligatoire par la loi ALUR (Accès au Logement et Urbanisme Rénové) de 2014, est un fonds spécifique constitué progressivement par les copropriétaires pour financer les futurs travaux d’entretien et de conservation de l’immeuble. Le versement initial que vous effectuez pour alimenter ce fonds de travaux n’est pas déductible de vos revenus fonciers. En revanche, les dépenses qui sont effectivement imputées sur ce fonds de travaux pour financer des travaux et qui correspondent à des dépenses déductibles (entretien, réparation, amélioration) sont, elles, déductibles de vos revenus fonciers. Par exemple, si 3000 euros prélevés sur le fonds de travaux sont utilisés pour refaire l’étanchéité de la toiture de l’immeuble, ce montant est déductible de vos revenus fonciers, dans la limite de votre quote-part des parties communes.
Il est crucial de conserver précieusement tous les justificatifs relatifs à l’utilisation des fonds de travaux. Le syndic de copropriété doit vous fournir un décompte précis des dépenses imputées sur ce fonds, en indiquant la nature précise des travaux réalisés, le montant de chaque dépense et votre quote-part correspondante. Sans ces justificatifs, vous ne pourrez pas déduire les dépenses correspondantes de vos revenus fonciers. Par exemple, si votre quote-part du fonds de travaux est de 5% et que la copropriété dépense 10 000 euros pour des travaux de ravalement de la façade, vous pourrez déduire 500 euros de vos revenus fonciers, à condition de pouvoir justifier cette dépense avec le décompte du syndic et les factures des travaux. Le fonds de travaux a permis de financer à hauteur de 25 000€ la rénovation de l’ascenceur.
Propriétaires occupants : les exceptions rares et limitées
En règle générale, il est important de le rappeler, les propriétaires occupants, c’est-à-dire ceux qui résident dans leur propre logement, ne peuvent pas déduire les charges de copropriété de leurs impôts sur le revenu. Ce principe général découle du fait que les dépenses liées à la résidence principale sont considérées par l’administration fiscale comme des dépenses de nature personnelle et non professionnelle, et ne peuvent donc pas donner lieu à une déduction. Toutefois, des exceptions à ce principe existent, bien que rares et soumises à des conditions très strictes. Ces exceptions concernent principalement les travaux d’amélioration énergétique du logement et les dépenses liées à l’adaptation du logement aux besoins des personnes handicapées ou dépendantes.
Travaux d’amélioration énergétique : des aides fiscales encadrées
Le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE), qui permettait aux propriétaires occupants de bénéficier d’un avantage fiscal pour les travaux d’amélioration de la performance énergétique de leur logement, a été progressivement supprimé. Ce dispositif a été remplacé par d’autres aides financières, comme MaPrimeRénov’, versée par l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH). Il est donc essentiel de se renseigner sur les dispositifs en vigueur au moment de la réalisation des travaux, car les règles et les conditions d’éligibilité peuvent évoluer.
Les conditions d’éligibilité à ces aides varient considérablement en fonction du type de travaux réalisés, du niveau de performance énergétique atteint après les travaux, des caractéristiques du logement (surface, année de construction, etc.) et de la qualification de l’entreprise réalisant les travaux (entreprise qualifiée RGE, c’est-à-dire Reconnu Garant de l’Environnement). Par exemple, pour bénéficier de MaPrimeRénov’ pour le remplacement de vos anciennes fenêtres par des fenêtres plus performantes, les nouvelles fenêtres doivent atteindre une certaine performance énergétique et l’installation doit impérativement être réalisée par une entreprise RGE. Le montant des aides est également limité et il faut respecter des plafonds de dépenses. Par exemple, l’installation d’une pompe à chaleur d’un montant de 10 000 euros pourrait donner droit à une aide de 4 000 euros, mais ce montant dépendra de vos revenus et des caractéristiques de votre logement. En moyenne, MaPrimeRénov’ finance 3 500€ de travaux par logement.
Dépenses liées au handicap ou à la dépendance : adaptation du logement
Les dépenses liées à l’aménagement du logement pour l’accessibilité et l’adaptation aux besoins des personnes handicapées ou dépendantes peuvent également donner droit à un crédit d’impôt, sous certaines conditions. Ces aménagements peuvent inclure, par exemple, l’installation d’une rampe d’accès pour faciliter la circulation des personnes à mobilité réduite, l’adaptation de la salle de bain avec une douche à l’italienne et des barres d’appui, ou encore l’élargissement des portes pour permettre le passage d’un fauteuil roulant. Les conditions d’éligibilité à ce crédit d’impôt sont strictes et nécessitent généralement des justificatifs médicaux attestant de la nécessité des aménagements et le respect des normes techniques en vigueur.
Il est également important de se renseigner sur les autres aides financières existantes, comme l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA), versée par le département, qui peuvent venir en déduction des dépenses engagées pour l’adaptation du logement. Par exemple, l’aménagement d’une salle de bain pour une personne à mobilité réduite peut coûter 8 000 euros, mais une partie de cette somme peut être prise en charge par l’APA, en fonction de vos revenus et de votre degré de dépendance. De plus, le crédit d’impôt pour l’adaptation du logement peut s’appliquer sur le reste à charge, c’est-à-dire sur la partie des dépenses qui n’a pas été couverte par l’APA. Le montant du crédit d’impôt est calculé sur le montant des dépenses éligibles, diminué des aides perçues. 850 000 personnes bénéficient de l’APA en France.
Démarches à suivre pour déduire les charges de copropriété : une méthode rigoureuse
Pour déduire correctement les charges de copropriété de vos revenus fonciers, dans le cadre du régime réel, il est essentiel de suivre certaines démarches rigoureuses et de respecter les règles fixées par l’administration fiscale. La première étape, et sans doute la plus importante, consiste à collecter avec soin tous les justificatifs nécessaires pour prouver la réalité et le montant des dépenses que vous souhaitez déduire. Ensuite, il faut remplir avec précision et rigueur la déclaration des revenus fonciers (formulaire 2044), en indiquant les montants exacts et en respectant les catégories de dépenses. Enfin, il est impératif de conserver tous les justificatifs pendant toute la durée légale de conservation, car ils pourront vous être demandés en cas de contrôle fiscal.
Collecte des justificatifs : un travail préparatoire essentiel
Les justificatifs indispensables pour la déduction des charges de copropriété sont principalement les appels de fonds et les relevés de charges envoyés par le syndic de copropriété, les factures détaillées des travaux réalisés dans les parties communes ou privatives, les justificatifs de paiement (relevés bancaires, chèques, etc.) prouvant que vous avez effectivement réglé les dépenses, et les attestations spécifiques délivrées par le syndic de copropriété, récapitulant les charges déductibles et leur montant pour chaque exercice fiscal. Le syndic est tenu de vous fournir un relevé annuel des charges déductibles, qui récapitule les dépenses imputables à votre quote-part des parties communes et qui précise les catégories de dépenses (entretien, réparation, amélioration, etc.). Conservez précieusement tous ces documents, classés par année fiscale, car ils pourront vous être demandés en cas de contrôle fiscal. En moyenne, le syndic facture 50 euros pour l’envoi d’une copie supplémentaire du relevé annuel.
Déclaration des revenus fonciers (formulaire 2044) : rigueur et précision
La déclaration des revenus fonciers, qui permet de déclarer les loyers perçus et les charges déductibles, se fait à l’aide du formulaire 2044, disponible sur le site internet des impôts ou auprès de votre centre des finances publiques. Ce formulaire comporte des rubriques spécifiques pour déclarer les revenus locatifs et les charges déductibles. Il est donc important d’indiquer avec précision les lignes concernées pour la déduction des charges de copropriété, en respectant scrupuleusement les catégories de dépenses (entretien, réparation, amélioration, frais d’administration, etc.). Joignez également un état détaillé des charges déduites, en indiquant la nature précise de chaque dépense et le montant correspondant, en vous basant sur les relevés de charges et les factures. N’oubliez pas de respecter les dates limites de déclaration, qui sont généralement fixées au mois de mai ou juin de chaque année. Déclarer ses revenus fonciers demande une attention particulière et il est conseillé de prendre son temps et de vérifier attentivement toutes les informations avant de valider la déclaration.
Conserver les justificatifs : une obligation légale
Vous devez impérativement conserver tous les justificatifs de vos charges de copropriété pendant toute la durée légale de conservation des documents fiscaux, qui est généralement de trois ans, à compter de la fin de l’année au cours de laquelle les revenus ont été perçus. Cela signifie, par exemple, que pour les revenus perçus en 2023, vous devez conserver tous les justificatifs jusqu’au 31 décembre 2026. Ces documents pourront vous être demandés par l’administration fiscale en cas de contrôle fiscal, et vous devrez être en mesure de les présenter rapidement et facilement. Il est donc fortement conseillé de les conserver sous format numérique, en plus du format papier, afin de les sécuriser et de faciliter leur consultation en cas de besoin. Les archives fiscales sont souvent numérisées.
Pièges à éviter et conseils pratiques pour une déclaration optimale
La déduction des charges de copropriété peut s’avérer complexe et il est facile de commettre des erreurs qui peuvent entraîner un redressement fiscal. Il est donc important d’éviter les pièges courants et de suivre certains conseils pratiques pour optimiser votre déclaration fiscale et éviter les mauvaises surprises. Une erreur courante consiste à confondre les charges déductibles et les charges non déductibles, ou à oublier de déclarer certaines charges qui sont pourtant éligibles à la déduction. Il est donc essentiel de bien connaître les règles et de se faire accompagner par un professionnel si nécessaire. Les contrôles fiscaux sont de plus en plus fréquents, et l’administration est de plus en plus regardante sur les déclarations.
- **Ne pas oublier les charges supportées personnellement par le propriétaire (1 500€/an en moyenne):** Pensez à l’assurance PNO (Propriétaire Non Occupant), indispensable pour vous protéger en cas de sinistre, ainsi qu’aux frais de gestion locative si vous faites appel à une agence immobilière pour gérer votre bien.
- **Vérifier les règles spécifiques en cas de location meublée :** Si vous louez votre bien en meublé, les règles fiscales sont différentes et vous relevez du régime des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC), et non des revenus fonciers.
- **Anticiper les travaux importants et planifier les dépenses (devis, factures) :** Planifier les travaux importants, comme la rénovation énergétique du logement, et anticiper l’impact fiscal de ces dépenses peut vous permettre de bénéficier d’aides financières et de réduire votre impôt.
- **Se faire accompagner par un expert-comptable ou un conseiller fiscal (300€/an en moyenne):** Un professionnel peut vous aider à optimiser votre déclaration et à éviter les erreurs.
N’oubliez pas de prendre en compte les charges supportées personnellement par le propriétaire, comme l’assurance propriétaire non occupant (PNO), qui est indispensable pour vous protéger en cas de sinistre (incendie, dégâts des eaux, etc.), ou les frais de gestion locative si vous faites appel à un professionnel (agence immobilière) pour gérer votre bien et trouver des locataires. Si vous louez votre bien en meublé, il est important de savoir que les règles fiscales sont différentes et que vous relevez du régime des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC), et non des revenus fonciers. Il est donc essentiel de vérifier les règles spécifiques à ce régime et de remplir les formulaires adaptés. Enfin, anticipez les travaux importants, comme la rénovation énergétique du logement (isolation, chauffage, fenêtres), et planifiez ces dépenses en tenant compte de leur impact fiscal. Ces travaux peuvent, par exemple, donner droit à des aides financières (MaPrimeRénov’) et à des déductions fiscales.
Un outil simple, comme un tableur, peut vous aider à estimer l’impact de la déduction des charges de copropriété sur votre impôt. Il suffit de lister vos revenus fonciers bruts, de lister ensuite toutes vos charges déductibles (charges de copropriété, frais de gestion, assurance, etc.), et de calculer votre revenu imposable avant et après déduction des charges. Vous pouvez ainsi visualiser l’économie d’impôt que vous pouvez réaliser. De même, vous pouvez simuler l’impact des différents régimes fiscaux (micro-foncier et régime réel) pour choisir celui qui vous est le plus favorable, en fonction du montant de vos revenus et de vos charges. Un professionnel de la comptabilité ou un conseiller fiscal pourra vous aider à réaliser ces simulations et à choisir le régime le plus adapté à votre situation. Il est possible d’économiser jusqu’à 2 000€ par an en optimisant sa fiscalité foncière.
Optimiser sa fiscalité en tant que copropriétaire : une démarche essentielle
Vous avez maintenant une vision claire et précise de la déduction des charges de copropriété, de ses règles, de ses avantages et de ses limites. Il est désormais essentiel de bien connaître ces règles, de collecter et de conserver précieusement tous les justificatifs, et de déclarer vos revenus fonciers avec rigueur et précision. Une bonne gestion de vos charges de copropriété, combinée à une déclaration fiscale rigoureuse et optimisée, vous permettra d’optimiser votre situation financière en tant que copropriétaire et de réaliser des économies d’impôt significatives. Une gestion rigoureuse de sa comptabilité est un atout indéniable pour tout investisseur immobilier.